S'initier à l'apiculture : le guide du débutant

"Daddy, I want a beehive", qui n'a jamais rêvé d'avoir une colonie d'abeilles ?! Ok, certainement pas tout le monde. Pour autant, la sensibilisation sur l'importance des pollinisateurs (pas uniquement des abeilles) gagne du terrain et c'est bien.

Pourquoi pas ne pas contribuer au schmilblick en hébergeant une colonie ? Si en plus elle te permet d'avoir un peu de miel ?

Voici un guide pour y réfléchir et, peut être, devenir apiculteur ou apicultrice !


///// DISCLAMER/AVERTISSEMENT //// Héberger des abeilles revient à endosser une certaine responsabilité. Vis-à-vis d'elles bien-sûr, même si contrairement à un chat ou à un chien, elles savent très bien se débrouiller toutes seules (la plupart du temps). Mais aussi vis-à-vis de ton entourage. Tu dois respecter la législation en vigueur sur les distances minimales à respecter pour ta ruche (l'arrêté préfectoral de ton département). Surtout, anticipe les craintes de tes voisins et voisines et explique-leur, qu'à moins de foncer avec leur tondeuse droit sur ta ruche, les abeilles seront inoffensives. Rien ne t'empêche enfin, de les convertir au culte des abeilles en leur offrant un peu du précieux nectar ;) FIN du moment relou ////

  • Pour une initiation ludique, rien de mieux que de regarder des vidéos. Voici quelques chaînes Youtube de grande qualité :

Une Saison Aux Abeilles. Léandre, apiculteur pro situé en Haute-Saône avec 300 ruches a toujours plein de choses à nous raconter. Je te conseille la première saison, la meilleure selon moi car c'est celle qui pose les bases théoriques. Pour la petite histoire, alors que je révisais mes partiels, je suis tombé sur les vidéos de Léandre, elles m'ont furieusement donné envie d'héberger quelques ruches! (j'ai quand même réussi les partiels et gagné une bonne grasse mat).

        Dans ma ruche et le blog de Mathieu Angot. Apiculteur situé dans la baie du Mont St Michel, Mathieu est aussi formateur pour le CFPPA de Coutances (50). Une véritable mine d'or de documentation, notamment sur l'apiculture qu'il appelle "douce", plutôt compatible avec une exploitation de petite/moyenne taille.


        • Pour celles et ceux qui aiment lire....

          .. avec des images : L'apiculture en bande-dessinée de Yves Gustin chez les éditions Rustica. Elle n'est pas mal du tout parce qu'elle suit le calendrier apicole en donnant plein de petites astuces pour faire soi-même sans acheter trop de matos.
          Sur le net, ne pas hésiter à écumer les forums d'apiculteurs et d'apicultrices, notamment le très bon Apiservices. Tu retrouveras une réponse à presque tous tes soucis, avec les conseils d'apiculteurs et d'apicultrices qui ont une sacrée bouteille.
          • Si tu es bien calé.e sur la théorie, lance-toi!

          Contacte le rucher école le plus proche de chez toi pour une première initiation. Ils sont souvent tenus par des anciens, prêts à partager leur immense savoir avec grand plaisir.
          • Où se procurer les abeilles ?

          D'abord, renseigne-toi ! Va voir l'exploitation apicole du coin : il y a peut être un essaim tout fraîchement capturé à céder. Tu vas me dire : aucun apiculteur dans les environs, ou du moins, impossible d'en trouver sur internet. Certes, mais il faut ruser, un apiculteur, faut savoir le dénicher, un peu comme une reine au milieu d'une colonie (true). Pour en trouver un à coup sûr, contacte ton agence locale de l'ADA (réseau national des assos pour le développement de l'apiculture). Tu peux aussi, tenter de capturer un essaim, en construisant toi même une ruche (avec un peu de chance...!). Sinon, ci-contre une liste d'éleveurs référencés (Apiconso), avec la possibilité de choisir la race d'abeille souhaitée (noire locale, buckfast etc.).

          Pour le matos, internet est ton ami. La vente par correspondance a forcément ses limites. Le mieux est de pouvoir se déplacer au magasin apicole avec un petit utilitaire. Sinon, encore une fois, renseigne-toi sur Apiservices et leboncoin : il existe énormément de matos d'occaz partout autour de nous.
          Fais attention toutefois, il est conseillé de passer (par exemple) au chalumeau une ruche d'occaz. C'est pour s'assurer un minimum que certaines petites bêtes, méchantes pour l'abeille, ne profitent pas avant toi du miel, de la cire et surtout des bonnes larves (miam miam).
          • J'ai ma colonie !

            C'est bon, tu as une colonie d'abeilles, c'est un essaim de l'année, il n'y a encore que quelques milliers d'abeilles. Mais mais... si tu réussis l'hivernage de la colonie, tu auras au printemps prochain l'équivalent d'une grande ville miniature dans ta boîte ! Le comptage du varroa et son traitement seront la première étape, avant la fin de l'été de préférence. La seconde sera celle du nourrissement, plus ou moins important en fonction des réserves préexistantes de la colonie. Vers novembre, c'est la dernière visite avant l'hivernage, c'est l'occasion de faire tes dernières manip". Mais c'est finalement une prière... car les abeilles ne pourront plus tolérer grand chose ! Rdv à la fin de l'hiver vers février pour la visite de préparation au printemps.
            • Pour rentrer dans le dur

            Excellentissime travail du Syndicat des apiculteurs de Thann et environs : le calendrier des travaux apicoles avec les manip' à faire pour chaque mois de l'année ! A adapter forcément avec ta météo locale. J'adore vraiment, c'est diablement précis et donc ma petite bible du débutant. Un bon complément des chaînes Youtube. Surtout, ils ont produit une liste sans fin de guides de très bonne qualité : la liste. Le genre de trucs qu'il faudrait placer dans une encyclopédie du web pour s'assurer de ne rien perdre avec le temps.
             
            BONUS : pour les habitants et habitantes d'Ile-de-France, je  recommande de suivre Les Ruchers d'Alexandre. J'aime particulièrement sa page des floraisons pour suivre sur plusieurs années les débuts de floraison des essences mellifères !